Le vaccin de Sanofi et GSK évalué en dose de rappel

Plus de 18 mois après la déclaration de la pandémie, le coronavirus SARS-CoV-2 circule encore activement. Afin d’assurer une protection prolongée contre la Covid-19, les autorités sanitaires françaises se sont prononcées en faveur d’une injection de rappel pour les personnes âgées ou vulnérables.

On peut estimer qu’une troisième dose sera utile pour « booster » le système immunitaire, en particulier chez les personnes les plus vulnérables, 6 à 12 mois après la 2ème dose. Le but est de s’assurer que la protection vaccinale est durable et optimale sur le long terme, notamment pour faire face aux nouveaux variants plus contagieux.

Pr Odile Launay, responsable du Centre d’investigation clinique de l’hôpital Cochin à Paris (AP-HP), responsable du réseau I-Reivac et de la plateforme COVIREIVAC.

Un nouvel essai porté par la plateforme COVIREIVAC, évalue l’immunogénicité et la tolérance d’un candidat vaccin de Sanofi et GSK en dose de rappel.

Une technique vaccinale éprouvée

Le candidat vaccin de Sanofi et GSK contre la COVID-19 en question est un vaccin à protéine recombinante adjuvanté. C’est une technologie éprouvée qui est notamment utilisée pour l’un des vaccins de Sanofi contre la grippe saisonnière, et dont la production à grande échelle est aisée.

Le vaccin utilise la protéine spike du virus SARS-CoV-2 comme antigène pour aider l’organisme à reconnaître et combattre le virus si une personne est infectée.

Les molécules dans le vaccin sont relativement stables ce qui veut dire que ce dernier peut être conservé dans un réfrigérateur à une température comprise entre 2°C et 8°C.

Un vaccin en injection de rappel

Le candidat vaccin de Sanofi et GSK avait démontré des résultats encourageants dans un essai de phase 2  lancé en février 2021. Il permet d’induire une production importante d’anticorps neutralisants chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues (18 à 95 ans).

Chez les participants ayant déjà été infectés par le virus, l’administration d’une seule dose vaccinale entraine une forte réponse immunitaire. Ce vaccin aurait donc un fort potentiel pour une vaccination de rappel.

Cela n’empêchera pas l’utilisation de ce vaccin en primo-infection. En effet, Sanofi et GSK annonçaient le 27 mai 2021 le lancement de la phase 3 des essais cliniques de leur vaccin en primovaccination. Les résultats sont attendus au quatrième trimestre de cette année. Une mise sur le marché pourrait intervenir très rapidement après. Même si l’essai n’a pas lieu en France, les autorisations de mise sur le marché sont faites au niveau de l’Europe et nous concerneront.

Un essai clinique de phase 3

Un essai vaccinal de phase III, promu par Sanofi et GSK a démarré fin juillet aux Etats-Unis et commence en septembre et dans plusieurs pays en Europe, dont la France.

Il évalue l’immunogénicité et la tolérance du vaccin de Sanofi et GSK en tant que vaccination de rappel chez des adultes de 18 ans et plus, en respectant les standards habituels de la recherche (essai randomisé en double aveugle).

En France, 2 cohortes seront implémentées dans 10 centres hospitaliers dont l’AP-HP qui coordonne le volet opérationnel clinique.

Une première cohorte a débuté vendredi 3 septembre. 80 participants recevront une dose de rappel avec une première formulation du vaccin basé sur la souche « historique » du SARS-CoV-2.

Une deuxième cohorte devrait débuter en octobre 2021. Les participants recevront la même formulation ou deux autres versions du vaccin dont une calqué sur le variant Beta, apparut pour la première fois en Afrique du Sud. 

Qui peut participer ?

Pour participer à l’essai clinique, il faut :

  • être un adulte âgé de 18 ans ou plus
  • avoir été vacciné contre la Covid 19
  • avoir un schéma vaccinal complet, quel que soit le vaccin reçu
  • la dernière injection doit avoir eu lieu entre 4 et 10 mois précédant l’inclusion dans l’étude

Le volontaires vaccinés peuvent participer.

Pour être volontaires à des essais de la plateforme COVIREIVAC vous pouvez vous inscrire en cliquant ici.

La recherche clinique toujours aussi importante

Il est impératif de poursuivre les recherches pour compléter et offrir des alternatives aux vaccins existants. Il est notamment important d’en savoir plus sur la nécessité d’avoir recours à des doses de rappels, pour quelle population et à quelle fréquence.

Si l’essai clinique en cours s’avérait concluant, cela octroierait une certaine flexibilité quant à la vaccination. Avec des vaccins de rappels interchangeables, les patients seraient moins tributaires de la disponibilité et de la production des doses vaccinales.

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