Pourquoi réaliser des essais vaccinaux chez l’enfant et l’adolescent ?

Participer à un essai clinique est une décision importante et personnelle, et c’est particulièrement vrai lorsque l’on envisage une étude chez l’enfant ou l’adolescent. Mais les enjeux sont d’autant plus importants. Les participants de ces essais cliniques pédiatriques contribuent à améliorer la santé et la sécurité des enfants dans le monde entier. Heureusement que ces études existent d’ailleurs, autrement les enfants ne bénéficieraient pas du potentiel thérapeutique de nombreux médicaments et vaccins qui ont fait leurs preuves seulement chez l’adulte.

Tous les médicaments et vaccins autorisés chez l’enfant/adolescent ont d’abord été évalués par des études cliniques. Et depuis plus de vingt ans, il n’y a pas un vaccin qui ait fait la preuve de son efficacité chez l’adulte qui ne bénéficie pas d’étude pédiatrique. « C’est une obligation légale, » explique le Pr. Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). « Cela s’appelle un plan d’investigation pédiatrique et c’est obligatoire. On ne va pas vacciner des millions d’enfants sans étude spécifique, ce serait complètement inéthique. »

Les enfants ne sont pas simplement de petits adultes

En effet, il est erroné de croire que les enfants ou les adolescents ne sont que des adultes miniatures. Il n’est pas prudent de supposer que tout médicament ou vaccin qui fonctionne bien pour les adultes sera également sûr et efficace chez les enfants.

C’est particulièrement vrai pour les vaccins. En effet, la réponse immunitaire des enfants évolue avec l’âge. Outre le fait que différentes doses de vaccins sont parfois nécessaires pour obtenir un profil d’innocuité et une réponse immunitaire similaires chez les enfants et les adultes, il ne faut pas présumer qu’un nouveau vaccin chez l’adulte va générer la même réponse immunitaire chez un enfant ou un adolescent. Les études d’efficacité et de tolérance chez l’adulte ne sont pas complètement extrapolables.

Pour assurer une efficacité et une sécurité maximales, il est donc nécessaire de réaliser des essais cliniques vaccinaux encadrés chez les enfants et les adolescents avant de généraliser leur usage. Le cheminement classique dans le processus d’autorisation d’un vaccin est le suivant : essais chez l’adulte, autorisation de vacciner chez l’adulte, essais sur les enfants/adolescents et autorisation de vacciner chez l’enfant/adolescent.

Déroulement des essais vaccinaux chez l’enfant

Les essais vaccinaux chez l’enfant se déroulent en grande partie comme chez l’adulte. Le premier objectif est d’abord d’évaluer la sécurité du vaccin, puis d’optimiser son dosage et enfin de s’assurer de son efficacité.

Il faut généralement recruter beaucoup moins d’enfants pour un essais pédiatrique comparé aux essais vaccinaux chez l’adulte car les objectifs sont légèrement différents. En s’appuyant sur les découvertes chez l’adulte, les médecins-chercheurs veulent s’assurer que le vaccin est effectif chez l’enfant, provoque une réponse immunitaire adaptée. Les essais vaccinaux pédiatriques sont donc souvent beaucoup plus rapides !

La recherche vaccinale COVID chez l’enfant

Après le succès des essais vaccinaux COVID chez l’adulte, il est donc aujourd’hui nécessaire et obligatoire d’étendre ces essais vaccinaux aux enfants et aux adolescents afin d’obtenir des données d’efficacité et de sécurité dans cette population.

Même si les enfants n’apparaissent pas actuellement comme les principaux vecteurs de la COVID-19, il a un enjeu à développer ce type d’essais dans la population pédiatrique notamment chez les enfants et adolescents présentant des maladies chroniques et donc à risque de développer une infection grave au virus Sars-Cov-2 . Même si les enfants sont moins souvent symptomatiques, il faut pouvoir les protéger, en particulier dans le cas où de nouveaux variants du virus, plus agressifs chez l’enfant, apparaitraient.

En plus de l’intérêt individuel, il y a également le facteur collectif à prendre en compte. Les enfants ont tendance à ne pas présenter de symptômes ou présenter des symptômes légers, mais peuvent transmettre le virus à leurs proches plus âgés à la maison. Il est crucial de vacciner les enfants non seulement pour les protéger, mais aussi pour limiter la propagation de la maladie. Comme pour les adultes, la vaccination des enfants et des adolescents contre la COVID-19 leur permettrait de reprendre pleinement leurs activités scolaires, éducatives et sociales.

En devenant volontaire à des essais cliniques vaccinaux contre la COVID-19, chacun peut devenir acteur de la lutte contre la pandémie, faire avancer la recherche et ainsi contribuer sur le moyen terme à se protéger et à protéger chaque Français et notamment les populations les plus fragiles. Devenir volontaire, c’est aussi laisser la possibilité à des enfants et adolescents de prendre part à ces essais vaccinaux.

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