Les différentes phases du développement d’un vaccin

Le développement d’un vaccin est encadré par des recommandations européennes précises. Avant d’obtenir son autorisation de mise sur le marché (AMM), un vaccin a fait l’objet d’un parcours de développement pré-clinique chez l’animal puis clinique chez l’homme.

Avant de commencer les études chez l’homme, il est nécessaire de passer par une phase de test appelée phase de développement « préclinique ». Cette phase a lieu au laboratoire, puis chez l’animal. Elle permet :

  • – de déterminer les doses optimales qui permettent de protéger sans entraîner de toxicité (innocuité) ;
  • – de vérifier que ce vaccin est sans danger aux doses utilisées (tolérance) ;
  • – de vérifier qu’il est efficace pour stimuler nos défenses immunitaires (pouvoir immunogène).


Les recherches sont faites chez différentes espèces animales en utilisant la même voie d’administration que celle qui sera utilisée chez l’homme.

  • Les essais de phase 1 et phase 2 visent à mesurer la tolérance du produit pour vérifier qu’il est sans risque. La phase 1 correspond à une première administration chez l’homme. On étudie la tolérance et la production des anticorps (pouvoir immunogène) en fonction des doses que l’on administre. La phase 2 permet d’étudier la tolérance avec la formulation finale du vaccin et le nombre de doses retenues (schéma de vaccination) dans la population à laquelle cette vaccination sera recommandée.
    Ces essais se font souvent sur un petit groupe de personnes en bonne santé (10 à 100 personnes pour la phase 1 et entre 50 à 500 personnes pour la phase 2). Elles durent quelques semaines et s’effectuent dans des centres cliniques spécialisés. La vaccination se fait sous surveillance médicale et plusieurs prises de sang sont réalisées pendant la durée de l’essai pour étudier la sécurité et la réponse immunitaire au vaccin.
  • Les essais de phase 3 comparent le ou les vaccins à un placebo, ou à un vaccin comparateur ayant déjà une autorisation de mise sur le marché. Ils portent sur plusieurs milliers de patients. Les volontaires sont répartis en deux groupes au hasard : un qui teste le ou les vaccins, l’autre reçoit le placebo/le vaccin comparateur. L’étude peut durer plusieurs mois. Il s’agit de comparer la fréquence de la maladie entre la population ayant le reçu le nouveau vaccin et celle qui a reçu le placebo. Elle peut se faire à l’hôpital, en centre d’essais privé ou chez les médecins traitants le plus souvent au sein d’un cabinet médical ayant l’organisation et les autorisations nécessaires pour gérer des candidats vaccins avec toute la sécurité nécessaire. Un suivi des participants permet de détecter les cas d’infection dans les 2 groupes. L’objectif est de mesurer l’efficacité du vaccin en comparant le nombre de personnes infectées chez les volontaires vaccinés et ceux qui ne l’ont pas été et également la capacité du vaccin à prévenir des complications de la maladie mais aussi la tolérance à une grande échelle.
  • Les études de phase 4 sont réalisées après la mise sur le marché du vaccin. Elles permettent de vérifier l’innocuité à long terme ainsi que l’efficacité du vaccin à grande échelle et chez des personnes pouvant présenter des affections chroniques.

En résumé, les essais des phases 1 et 2 évaluent notamment les caractéristiques de la protection provoquée par le vaccin en fonction de différentes doses, l’interaction avec d’autres vaccins et le schéma de vaccination.


Le pouvoir immunogène et la tolérance sont évalués au cours des phases 1 à 3, et la qualité de la protection essentiellement au cours de la phase 3 puis de la phase 4.

Les vaccins sont longs et complexes à produire du fait de l’origine biologique de leurs substances actives.

Des contrôles de qualité et sécurité stricts sont opérés à chaque étape. La fabrication comprend deux étapes principales :

  • La production de la substance active
  • La mise en forme pharmaceutique (ajout des adjuvants, mise en flacon ou seringue de manière stérile, conditionnement, contrôle qualité avant expédition)

La réglementation européenne classe les vaccins dans les médicaments immunologiques. Leur commercialisation, ou mise sur le marché, obéit donc aux mêmes règles que celles qui sont appliquées aux médicaments.

Un vaccin, tout comme un médicament, ne peut pas être mis sur le marché s’il n’a pas obtenu une Autorisation de Mise sur le Marché. Cette autorisation garantit que chaque personne vaccinée reçoive un vaccin dont la qualité pharmaceutique, la sécurité d’emploi et l’efficacité sont démontrées et validées. Cette autorisation peut être délivrée par la Commission européenne (si la demande de commercialisation est faite pour toute l’Union européenne) ou par l’ANSM. L’autorisation européenne (dite centralisée) est obligatoire pour les médicaments issus des biotechnologies comme la plupart des vaccins récents.

La mise à disposition d’un vaccin ne signifie pas la fin de la surveillance. Des études complémentaires vont évaluer l’efficacité en situation réelle d’utilisation, les effets indésirables rares, les interactions avec d’autres médicaments ou vaccins ou des critères d’ordre médico-économiques.

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