COV-POPART : Où en est-on ?
Débutée depuis bientôt 9 mois, revenons sur l’avancée de la cohorte COV-POPART qui devient une vrai valeur ajoutée pour la recherche.
La cohorte ANRS COV-POPART (cohorte vaccinale Covid-19 des populations particulières) a été mise en place pour permettre d’étudier la réponse immunitaire à la vaccination Covid-19 et sa persistance chez des personnes atteintes de troubles immunitaires.
Au total, plus de 6100 adultes participent à l’étude, affectés par une des pathologies ci-dessous :
- Diabète (type 1 ou 2)
- Obésité
- Cancer
- Allogreffe (greffe de moelle osseuse)
- Transplantation d’organe (poumons, foie, rein, cœur, pancréas…)
- Insuffisance rénale chronique stade 4 et 5 (sévères, notamment les personnes dialysées)
- VIH
- Rhumatismes inflammatoires chroniques, sclérose en plaques ou maladies touchant le nerf optique
- Maladie auto-inflammatoire systémique et auto-immune (vascularite …)
- Hypogammaglobulinémie
Ou, pour 1630 des participants, ne présentant pas de pathologies immunitaires, au titre de groupe témoin comparatif.
La cohorte est ouverte depuis mars 2021, et les derniers adultes participants ont été inclus jusqu’au 31 décembre.
« La cohorte est une vraie valeur ajoutée. Ces deux grandes forces sont le grand nombre de participants inclus et la qualité de caractérisation des profils des patients, »
explique Laure Esterle, cheffe de projet à l’INSERM U1219 de Bordeaux.
Des prélèvements sont effectués au moment de chaque injection, dose de rappel incluse, et un mois plus tard, mais aussi à 6, 12 et 24 après la première injection. Les tubes sont traités sur sites dans les laboratoires ou centres de ressources biologiques (CRB) associés puis ensuite centralisés dans une biobank au CRB de Bordeaux qui les stocke, avant d’être envoyés au laboratoire d’immunologie à l’unité des virus émergents à Marseille qui s’occupe de faire les Elisa et les tests de séroneutralisation.
Les résultats individuels sont ensuite transmis au CMG-EC qu’il les transmet de manière sécurisé aux centres respectifs qui les communiquent aux participants. En parallèle, des analyses statistiques sont réalisées sur les données agglomérées (non individuelles). C’est un processus qui prend plusieurs semaines.
Laure explique : « Il y a en effet, non seulement des contraintes logistiques, mais également des aspects réglementaires qui doivent être respectés. Le protocole est modifié au fur et à mesure pours’adapter au contexte sanitaire et aux mises à jour des recommandations vaccinales. Cela nécessite de modifier les outils de recueil et de s’assurer à chaque fois que le participant a été informé des modifications de son suivi dans le cadre de la cohorte. Cela prend du temps, d’autant que le protocole doit être puis re-validé à chaque modification par un comité d’éthique (Comité de Protection des Personnes).«
« Cependant, les délais vont s’accélérer maintenant que toute la partie réglementaire initiale a été contrôlée et que la machine est lancée, » ajoute-t-elle.
Et avec la clôture des inclusions des derniers volontaires dans la cohorte adulte, les premiers résultats scientifiques sur les premiers prélèvements commencent à tomber. L’exploitation scientifique de la cohorte commence tout juste. Elle prendra la forme de présentations lors de congrès, à commencer en février, et de publications scientifiques.
La valeur de la cohorte est aussi liée au suivi dans la durée : il est donc important que les participants continuent de venir à leurs prochaines visites. Celles-ci seront beaucoup plus rapides également puisque les aspects relatifs au consentement ont déjà été vérifiés.
La prochaine grande étape pour la cohorte, c’est l’inclusion des plus jeunes, y compris ne souffrant pas de pathologie au titre d’un groupe témoin : cliquez ici pour en savoir plus sur CoVPopart pédiatrique.
Pour inscrire un enfant à l’étude, il suffit de se diriger vers la page dédiée. Vous pouvez également trouver plus d’informations sur le déroulement des essais vaccinaux anti-Covid pédiatriques en vous dirigeant vers la page « COVIREIVAC Enfant ».