1ers Résultats COV-POPART : zoom sur la réponse à la vaccination d’une première population particulière, les patients vivant avec le VIH

Débutée en Mars dernier, la cohorte ANRS COV-POPART permet d’étudier la réponse à la vaccination Covid-19 et sa persistance chez des personnes atteintes de troubles immunitaires. Les premiers résultats commencent tout juste à tomber. Première communication concernant les patients vivant avec le VIH à l’occasion de la CROI (Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections). L’étude a permis de montrer une bonne réponse à la vaccination COVID-19, proche des groupes contrôles.

Zoom sur les patients séropositifs au VIH : une réponse positive à la vaccination

Parmi les populations étudiées dans la cohorte COV-POPART, les patients atteints du VIH peuvent être sujets à des pathologies infectieuses variées car le VIH attaque, infecte et tue certaines cellules immunitaires.

L’étude COV-POPART a relevé, un mois après la seconde injection des vaccins, la réponse vaccinale (présence d’anticorps totaux et neutralisants) et les taux d’anticorps neutralisants chez 732 patients atteints du VIH mais sous traitement pour les comparer à 720 patients sains sans comorbidités particulières. Les résultats sont très positifs puisque 95% des patients vivant avec le VIH développent des anticorps neutralisants, un pourcentage proche du groupe témoin (99%).

« Parmi toutes les pathologies étudiées dans la cohorte, les patients VIH sortent particulièrement du lot. Un nombre très important de patients vivant avec le VIH sont répondeurs à la vaccination. Les pourcentages sont quasiment équivalents à ceux de la population générale

Dr Paul Loubet (CHU de Nîmes), en charge de la cohorte avec la Prof. Odile Launay (Hôpital Cochin AP-HP) et la Dr Linda Wittkop (CHU Bordeaux).

Seulement 22 patients n’ont pas répondu à la vaccination. Mais d’après la Dr Linda Wittkop, cela s’explique par la gravité de leur pathologie. « La majeure partie d’entre eux sont à un stade avancé du SIDA, avec leur système immunitaire très affaibli, ou vivent avec des comorbidités comme l’obésité ou le diabète. »

Intensité de la réponse vaccinale : plus de précautions sur le long terme

Les chercheurs ont par ailleurs mesuré l’intensité de la réponse immunitaire et classé les groupes étudiés entre faiblement, modérément et fortement répondeurs en fonction du taux d’anticorps produit.

« Quantitativement, les anticorps neutralisants dirigés contre le coronavirus sont en moyenne moins nombreux chez les patients séropositifs VIH que dans le groupe témoin, même si la proportion de personnes fortement répondantes est plus élevée que dans certaines autres cohortes » complète le Dr Loubet. Les données à 6 mois qui commencent à arriver seront donc plus particulièrement analysées.  La persistance plus ou moins longue de la réponse immunitaire selon les populations est un élément clé pour la stratégie future sur les rappels.


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