COVICOMPARE M & P : où en est-on ?

Début 2021 commençaient les premiers essais Covireivac sur les vaccins Covid-19. Moins d’un an après, revenons sur le déroulé des essais COVICOMPARE M & P. 

Démarrés au premier trimestre de cette année, les essais COVICOMPARE ont pour objectif d’étudier de façon approfondie la réponse immunitaire induite par les vaccins COVID-19, la persistance de la protection dans des populations d’âges différents (18-65 contre 65 et plus) et de comparer entre elles les réponses immunitaires aux différents vaccins.

Après autorisation de l’ANSM et avis du CPP, l’essai COVICOMPARE M concernant le vaccin de Moderna a démarré mi-février 2021, suivi de peu par l’essai COVICOMPARE P concernant le vaccin Pfizer qui a débuté mi-mars 2021.

« Depuis, il ne se passe pas un mois sans qu’on franchisse une nouvelle étape dans l’étude. »

Diana Molino, scientifique de l’équipe de coordination des essais COVICOMPARE à Covireivac.

L’enrôlement de la totalité des volontaires inclus dans l’étude et leur première vaccination a duré environ 2 mois, puis les participants ont reçu une deuxième dose à J-28 et effectué une visite de contrôle à J-57. Ainsi, pour COVICOMPARE M, le dernier volontaire inclus a reçu sa première dose mi-avril, et ce n’est que 2 mois plus tard à J-57, mi-juin, que les scientifiques ont pu commencer à traiter les échantillons des essais. 

En effet, chaque échantillon, de chaque patient, n’est pas traité au cas par cas comme dans un laboratoire de ville. Diana explique : « Une fois les échantillons prélevés, ils sont prétraités par les centre de ressources biologiques (CRB), qui préparent du sérum, du plasma, de l’ADN, de l’ARN.  L’ensemble des échantillons restent aux CRB le temps que tous soient prétraités. Ces échantillons prétraités sont ensuite regroupés puis redistribués  aux différents laboratoires d’immuno-monitoring où leur analyse commence. » 

Chacun des 11 laboratoires d’immuno-monitoring va être en charge d’une ou plusieurs analyses correspondant à différentes questions scientifiques. Ils n’ont pas tous besoin des échantillons de tous les volontaires, ni de tous les échantillons de l’étude, mais certains échantillons vont être traités par plusieurs laboratoires. Les réponses à certaines questions peuvent être obtenues à court terme, avec les échantillons prélevés au début de l’étude uniquement, d’autres à plus long terme.

Il y a donc un vrai travail de répartition de tous les échantillons qui doit se faire avant même que l’analyse puisse commencer. « Il a fallu partager les échantillons entre les questions scientifiques. On est limité par la quantité de sang prélevé. On ne peut pas faire tous les tests cellulaires, en même temps, à tous les moments de prélèvement et sur tous les patients. C’est une question de priorisation scientifique, » détaille Diana. Et cette répartition recommencera sur les échantillons prélevés lors des visites ultérieures pour de nouvelles analyses sur les 2 ans de l’étude.

La durée des analyses effectuées par les différents laboratoires, peut-être plus ou moins longs. En particulier, certaines analyses biologiques particulièrement complexes sont non automatisées et peuvent prendre plusieurs mois. 

Après cette étape d’analyse biologique, les données en résultant font l’objet d’analyses statistiques par les biostatisticiens des différents promoteurs puis les résultats sont mis en forme pour faire l’objet de publications scientifiques. Parallèlement, certains résultats concernant les dosages d’anticorps seront communiqués aux participants de façon personnalisée.

La première étape d’analyse par les biostaticiens est en cours, sur les premiers tests des laboratoires d’immunomonitoring.

«  Les essais COVICOMPARE ont une composante importante de recherche exploratoire à 360 degrés et plusieurs niveaux d’analyses qui supposent une logistique assez complexe des échantillons avec plusieurs étapes de transfert, » conclut Diana. « Nous avons hâte de partager les premiers résultats, une fois qu’ils auront été validés par la communauté scientifique. »

Diana Molino, scientifique de l’équipe de coordination des essais COVICOMPARE à Covireivac.

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