Pourquoi participer à la recherche clinique vaccinale ? Vous avez répondu à notre enquête

La plateforme Covireivac rassemble une communauté aux motivations altruistes dont la mobilisation provoquée par l’épidémie de Covid-19 peut dépasser celle-ci.  C’est ce que révèle notre enquête. Vos réponses à nos questions seront valorisées lors de la conférence européenne ECCMID (European Congress of Clinical Microbiology & Infectious Diseases) du 23 au 26 Avril.

Sur les 55 000 personnes inscrites sur la plateforme Covireivac, vous avez été 4056 (7,4%) à répondre à notre questionnaire sur vos motivations qui vous a été soumis en Décembre dernier. Et nous vous remercions. Vos réponses nous ont aidés à mieux comprendre qui vous êtes et pourquoi vous avez décidé de vous inscrire sur la plateforme et participer à la recherche clinique vaccinale COVID-19. 

Le recrutement rapide de milliers de volontaires potentiels aux essais cliniques vaccinaux est un élément crucial pour l’anticipation et la préparation de futures pandémies. La mobilisation des volontaires sur la plateforme COVIREIVAC a été majeure. Comprendre leurs motivations permet de mieux préparer l’avenir en identifiant les barrières et les leviers à la participation aux essais cliniques vaccinaux. 

La Dr. Amandine Gagneux-Brunon (CHU de Saint-Etienne), en charge de l’enquête

Une communauté altruiste

Une très grande majorité des volontaires à s’être inscrits sur la plateforme Covireivac l’ont fait pour des raisons altruistes. 89% ont voulu participer à l’effort collectif, 84,8% voulaient favoriser la sortie de la crise et 79,5% se sont impliqués pour protéger les autres.

Cependant, au moment de prendre la décision de participer à un essai ou non, ce sont la lourdeur des contraintes de suivi qui peuvent dissuader pour la plupart (37,1%). La décision est souvent un choix personnel puisque seulement un quart d’entre vous prend l’avis de son médecin traitant et encore moins consulte son entourage familial.

La date d’inscription influence les motivations

Les volontaires qui se sont inscrits plus récemment sur la plateforme Covireivac ne partagent pas toujours les mêmes motivations que les volontaires inscrits au tout début de la crise pandémique à la création de covireivac, à l’Automne 2020.

Ils ont un regard différent sur la vaccination COVID-19, et en général ont souhaité s’inscrire pour bénéficier d’autres technologies vaccinales que celles disponibles actuellement. A cela fait écho le fait que les volontaires inscrits plus récemment sont moins souvent vaccinés contre la COVID-19 : ceux inscrits après le 15 mai 2021 n’étaient vaccinés au moment de l’enquête qu’à 60% alors que 100% de ceux inscrits en 2020 l’étaient[1].

La suite de l’aventure

Si les volontaires non contactés pour participer à des essais sont déçus pour 43% d’entre eux, une large majorité des volontaires inscrits sur la plateforme Covireivac (73,4%) se dit prête à se mobiliser pour participer à des essais cliniques vaccinaux en dehors de la COVID-19. En général, ce sont les hommes qui sont plus susceptibles de se mobiliser que les femmes.

Les motivations pour les essais vaccinaux hors COVID-19 sont légèrement différentes. En effet, les personnes les plus enclines à participer à d’autres essais sont celles qui se sont inscrites sur la plateforme pour faire l’expérience de la recherche clinique, pour protéger les autres ou pour obtenir une compensation financière.

De manière générale, les volontaires souhaitent plus d’informations, notamment sur les résultats des essais en cours. Mais les promoteurs des essais souhaitent généralement une validation scientifique par des pairs dans le cadre d’une publication avant de communiquer sur des résultats, ce qui peut prendre du temps.

Enfin, les résultats de cette enquête vont alimenter les réflexions et plans d’action de la coordination de Covireivac dans les prochains mois. Le Pr Odile Launay précise notamment :

Un grand nombre de participants volontaires et rapidement mobilisables est un atout précieux pour la recherche, la flexibilité et la variété des études conduites, même si seulement un petit nombre d’entre eux seront inclus dans les essais. Nous allons réfléchir dans les prochains mois à comment mieux répondre à leurs attentes, y compris le cas échéant, en explorant d’autres formes de participation. 

Pr Odile Launay

[1] A noter qu’à partir du moment où un vaccin efficace était autorisé et largement disponible en France, il n’était plus possible de faire d’essai d’efficacité sur un nouveau vaccin potentiel contre un placebo. Les essais concernant le vaccin Sanofi Pasteur ont donc porté exclusivement sur l’usage en rappel.

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